L'ode à l'amour ...

 

C’était un soir de printemps,
Le ciel était gris,
Sans un souffle de vent,
Sans une goutte de pluie.
Je suis allé me promener,
Il faisait encore jour,
J’étais si triste et ennuyé,
Mon cœur brisé d’amour…
Longtemps mes pas me portèrent,
Toujours plus loin dans cette forêt,
Jusqu’à cette petite clairière,
Ou très peu avaient du aller.
Le crépuscule étant tombé,
Contre un arbre je me suis assis,
J’étais las et fatigué,
Il me fallait passer la nuit ici.
C’est alors que j’ai entendu,
De l’autre côté de la clairière,
Une musique pour moi inconnue,
Portée par la voix des airs.
Le vent se mit à souffler,
J’entendais cette mélodie,
Qui sans cesse s’approchait,
C’est alors que j’ai ri,
Tout semblait irréel,
Dans cette forêt isolée,
Pourtant pas virtuelle,
J’ai commencé à pleurer…
Est arrivé un étrange cortège,
Etrange et impressionnant,
Semblant sortir tout droit de blanche neige,
Accompagné par le vent.
Je retiens cette mélodie,
Douce et envoûtante à la fois,
Le courage elle me rendis,
Semblant faire de moi un roi,
Des êtres aux cheveux clairs,
D’une très grande beauté,
Pénétraient la clairière,
En chœur ils dansaient,
Des oiseaux chantèrent,
Les feuilles frémissaient,
Mes craintes s’envolèrent,
Le vent vrombissait,
Une ronde se forma,
Accompagnant la danse et le chant,
La nature s’éveilla,
Menant la cadence et le vent,
Les animaux apparurent,
Tous ils s’animaient,
Se joignant à la nature,
Pour la fête de l’année.
Mais les plus étranges,
Etaient ces inconnus,
Qui tels des anges,
Dansaient les pieds nus,
Des vêtements sobres et légers,
Des oreilles longues et pointues,
Seul ce détail les différenciait,
Des humains tristes et bourrus.
D’un pas vif et alerte,
Avec dextérité ils dansaient,
Sur l’herbe tendre et verte,
Sans craintes ils gambadaient
C’est alors que je l’a vit…
Des cheveux longs et dorés,
Plus belle que toutes les nuits,
De la lyre elle jouait.
Scintillait une pierre verte,
Telle une étoile sur son front,
Serti sur une chaînette,
Tel un diadème saxon,
Clair et net était son regard,
Douce et blanche était sa peau,
Grand et beau était son art,
Suivait ses notes sans accrocs,
Ondine ou sylphide,
Naïade ou fée,
Sirène ou néréide,
Je n’en avait guère idée.
Le vent semblait lui obéir,
Diffusant sa mélodie,
Le pouvoir de guérir,
Toute trace de mélancolie,
Son regard croisa le mien,
Ma raison vacilla,
Plus rien ne me retint
D’aller vers elle là bas,
Mes jambes flageolaient,
Les notes s’adoucirent,
Le cercle s’ouvrait,
J’allais m’évanouir,
J’arrivais devant elle,
Ses yeux me rencontrèrent,
Elle était si belle,
Que mes larmes coulèrent,
Elle lu dans mon regard,
Embué et plein de larmes,
La bonté et le désespoir,
La blessure de mon âme,
Ses yeux se voilèrent,
La mélodie cessa,
Ses joues se mouillèrent,
Et de sa bouche chanta,
Une voix douce et claire,
Une lumière qui jaillit,
Mes larmes redoublèrent,
Tendrement elle me dis,
« Souffrance et solitude,
Tristesse et amitié,
Bonté et gratitude,
Tendresse et volonté,
Trop souvent tu as souffert,
Toujours tu as donné,
Constamment solidaire,
Mais jamais récompensé,
Nos chemins se sont croisés,
L’Amour tant cherché,
Celui tant espéré,
Je vais te le donner…
Les humains indignes de toi,
Ne leur donne pas ton amitié,
Rejoins les elfes des bois,
Et ensemble vers la sérénité,
Le monde d’ou tu viens,
Ne peut voir en toi,
Que ton aspect et tes biens,
Oublie le et viens avec moi,
Ton cœur et ta bonté,
N’aurons de meilleures maisons,
Que mon âme et les forêts,
Ou toute l’année nous vivons.
Mais c’est à toi de choisir,
Tristesse ou bonheur,
Quel sera ton avenir,
Laisse parler ton cœur… »
Par tant de gentillesse,
J’étais ébahis,
Les paroles d’une déesse,
Cela ne m’eut guère surpris,
C’est d’une voix mal assurée,
Car tendrement surpris,
Par tant de bonté,
Que je lui répondis,
« Oh déesse de la Terre,
Déesse de la vie,
Déesse de lumière,
Déesse si bénie,
Tes paroles si douces,
Ton cœur si bon,
Tout cela me pousse,
Vers ta proposition,
Car comment refuser,
Ce pont d’or que tu me fais,
Il faudrait être fou à lier,
Pour ne pas accepter.
Et pourtant comment te dire,
Qu’à ce paradis je renonce,
Quitte à en mourir,
En voici les raisons,
Tu me propose de quitter,
Et je te comprends Déesse,
Les Hommes et leur méchanceté,
Qui ignorent la sagesse,
Il est vrai que jamais,
L’amour je n’ai connu,
Mon cœur souvent brisé,
Mais toujours invaincu,
Et si j’abandonnais,
Ces gens vils et peureux,
Alors je crois que jamais,
Je ne vaudrais mieux qu’eux,
Quand à l’amour que j’espère,
Il est une fille que je connais,
Tendre, gentille et sincère,
Grande est sa bonté,
Son prénom est Sharye,
Et je souhaite que comme vous,
Elle n’aura aucun soucis,
A discerner l’agneau des loups.
Jamais au cours de ma vie,
Fille aussi douce je n’ai connu,
Grande est mon envie,
De fonder une vie commune,
Elle est différente des autres,
Saine et pure est son âme,
Son cœur est comme le votre,
Plein d’Amour et de charme,
Même une profonde amitié,
Pleine d’espoir et d’honnêteté,
Amplement me conviendrait,
Le plus heureux je serais,
Il se peut néanmoins,
Que je me sois trompé,
Que de cette image elle soit loin,
Et que de nouveau je pleurerais,
Si toutefois il s’avérait,
Que tout cela soit vérité,
Alors mon cœur à jamais,
Indéfiniment serait brisé,
Je perdrais alors toute confiance,
Envers ces Hommes vils et méchants,
Ayant gâché toute mon enfance,
Les quitter ils seraient temps,
Vers vous alors je reviendrai,
Pour me tourner vers votre amour,
Tout le temps je vous aimerai,
Toute la vie et pour toujours,
Mais j’aimerais connaître le nom,
Pour moi ce serait un grand honneur,
De l’être qui sans hésitations,
Est prêt à me donner son cœur… »
« Sages sont tes paroles,
Doux est ton cœur,
Amer est ton rôle,
Grand sera ton Bonheur,
J’admire ton courage,
Et pressens ta déception,
L’amertume de ton âme,
Pour ton retour à la maison,
Mais je vais te dire,
Ce nom que tu désires,
Venu est le moment,
Ecoutes avec attention,
Ce nom qui coule telle l’eau,
Douce est sa prononciation,
Tel est Deedolitto,
Haute elfe des forêts,
Amie de la nature,
Fervente de bonté,
Ennemie de la luxure,
Mais il est temps de partir,
De toi je me souviendrai,
Tournes toi vers l’avenir,
Nos destins à jamais scellés…
Dans un an en ce lieu,
De nouveau je serai,
Si l’Amour ne va pas mieux,
De nouveau je pleurerais…
Mais il est temps ce soir,
Sincèrement et tendrement,
De se dire au revoir,
Oh ami des éléments… »
C’est alors que je lui ai dit,
Tout en pleurant chaudement,
Avec tristesse et mélancolie,
Simplement et sanglotant,
« Tout de suite je t’ai aimé,
Ta gentillesse m’a charmé,
Jamais je ne t’oublierai,
Oh Déesse ma dulcinée… »
C’est avec un doux sourire,
Et des larmes sur ses joues,
Qu’elle reprit alors sa lyre,
Et joua l’Ode à l’Amour…
Doucement mes yeux se fermèrent,
Aux notes de ce doux requiem,
Je ne vis plus que la lumière,
De la lune blanche et blême…

                    Henael

 

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